L’hôtel-dieu et l’hôpital général du Mans au XVIIIe siècle

Au Moyen Âge et jusqu’au début du XVIIe siècle, dans la plupart des villes du royaume, des institutions charitables soignent, comme elles le peuvent, les malades et portent aide et assistance aux plus démunis. Paris, Lyon, des villes de moyenne importance, se dotent peu à peu d’établissements hospitaliers qui se substituent progressivement, en les regroupant, aux anciennes charités plus ou moins dispersées sur le territoire urbain. Ce qu’il est convenu d’appeler la réforme hospitalière, commencée vers 1600, prend définitivement corps sous le règne de Louis XIV. Là où elles existaient déjà depuis longtemps, les maisons-Dieu ou hôtels-Dieu avaient pour mission première de soigner les pauvres malades. Ces établissements continueront à fonctionner tout au long de l’Ancien Régime mais, à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, c’est l’Hôpital général qui assure l’accueil, souhaité ou non, des mendiants et des pauvres, valides ou invalides, mais aussi des gens dits insensés et des fous considérés à tort ou à raison comme tels. 

Qu’en est-il au Mans ? La ville qui compte environ 16500 habitants au milieu du XVIIIe siècle, n’échappe pas à la règle. Dès 1657, suivant fidèlement l’esprit des lettres patentes royales, elle se met en devoir d’acquérir des terrains pour construire sur la rive gauche de la Sarthe un hôpital dont la gestion et l’administration sont confiées à des religieux et des laïques. À l’instar des autres établissements du même type, l’Hôpital Général reçoit les pauvres et pratique l’enfermement systématique des vagabonds, des indigents chômeurs, des infirmes et des malades mentaux. La mise en place, au sein même de l’hôpital, d’une manufacture de textile et d’ateliers permet d’occuper une partie de ces enfermés. Graduellement, une autre fonction est assignée à cette institution : l’accueil des enfants abandonnés dont le nombre ne cessera de s’accroître après 1750.