L’eau, l’hygiene et la salubrité publique au mans (1816 – 1907)

Peut-on imaginer qu’en 2022, dans la ville du Mans, un quartier, une rue ou une impasse éloignée du centre, ne soient pas desservis par le Service de l’Eau de Le Mans Métropole ? Aller chercher l’eau à une borne-fontaine paraîtrait, de nos jours, impensable voire cocasse. Comment imaginer aussi que les ordures ménagères, les emballages les plus divers, les papiers et cartons, les détritus de toutes sortes, les verres ou plastiques, ne soient pas régulièrement ramassés par les services de nettoiement ou par la collecte effectuée après tri sélectif ? Est-il, aujourd’hui, envisageable de rejeter les eaux usées dans les caniveaux, sur le trottoir ou même au beau milieu de la rue ? Doit-on, l’espace d’une seconde, accepter que l’Huisne et la Sarthe redeviennent, comme ce fut le cas pendant des siècles, le réceptacle naturel de tous les effluents urbains ? A toutes ces questions, on répond bien sûr par la négative, tant l’éventualité d’un tel retour en arrière paraît invraisemblable et absurde. Cette situation perdura pourtant jusqu’aux années 1900 où, enfin, l’eau courante à la maison, l’enlèvement des ordures et la mise en place progressive de ce qu’il est convenu d’appeler le tout-à-l’égout devinrent des réalités tangibles. L’histoire de l’approvisionnement en eau de la cité mancelle témoigne de la difficulté rencontrée par les responsables municipaux successifs à acheminer le précieux liquide depuis ses sources vers les usagers. De façon concomitante, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les autorités en charge des affaires de la commune tentent de distribuer l’eau dans les meilleures conditions possibles et de résoudre les problèmes d’hygiène et de salubrité publique, lesquels se font de plus en plus pressants au fur et à mesure que s’accroît la pression démographique et que naissent de nouveaux quartiers.